L’abus sexuel dans l’enfance apparaît comme un facteur de risque (de vulnérabilité) très important (presque 6 fois plus) pour qui s’engage dans la pratique régulière (non récréative) du chemsex chez les HSH à l’âge adulte.
Tel est le résultat principal d’une étude – réalisée par l’association de santé publique AREMEDIA – parue dans la revue de référence BMMJ STI récemment présentée en détail au Congrés Français de Psychiatrie (Lyon, 1er dec.2023).
Dans cette étude exploratoire, plus d’un tiers des chemsexers engagés dans une pratique régulière seraient concernés. Ce que semble confirmer par ailleurs une très récente étude de cohorte clinique (certes limitée à 71 patients fréquentant la consultation d’addictologie de l’hôpital Saint-Antoine, AP-HP).
Il serait certainement important d’intégrer cette question, parmi d’autres, à une large #enquête #épidémiologique sur la pratique du chemsex – représentative de l’ensemble des diverses populations HSH vivant en France – que tardent à lancer les pouvoirs publics, en dépit de l’urgence rappelée de manière insistante par les acteurs associatifs communautaires.
Pour rappel, selon les résultats 2021 de l’enquête en ligne ERAS (Enquête Rapport au Sexe), la prévalence d’infection par le VIH est de 22% pour les HSH pratiquant le chemsex vs 5% pour ceux qui ne le pratiquent pas. C’est dire le poids de ce problème majeur de santé publique que représente aujourd’hui l’usage problématique du chemsex (sans tenir compte des décès par surdose, suicide et les complications psychiatriques chroniques). Il paraît également opportun d’introduire la question de l’abus sexuel dans l’enfance dans la prochaine édition de cette enquête périodiquement réalisée par le SESSTIM et Santé Publique France.
Pour conclure, cette donnée inattendue, mise en évidence par l’étude de l’association, devrait faire évoluer et adapter la prise en charge du chemsex par les cliniciens dans une perspective élargie de Réduction des Risques et Dommages, et, au-delà, intéresser l’ensemble de la communauté HSH et ses acteurs associatifs ainsi que, bien entendu, les personnes concernées.
Dans une perspective globale, à la fois préventive, thérapeutique et sociale, face à l’actuel essor du phénomène du chemsex, ne pourrait-on pas proposer le lancement sur les réseaux sociaux d’un mouvement communautaire de masse sur le modèle d’un #MeToo ?
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